Une taxonomie de transition est un cadre qui classe dans quelles circonstances les activités économiques peuvent être définies comme durables sur le plan environnemental, en fonction de leurs contributions à l'atténuation du changement climatique et, dans une certaine mesure, à l'adaptation. Il est attendu d'identifier des cibles de décarbonation robustes à court et à long terme cohérentes avec l'Accord de Paris, soutenant la conception de critères techniques de filtrage pour les activités économiques de manière à ce que ces activités respectent le budget carbone du plan de transition. Les critères et méthodologies dans les taxonomies de transition sont dynamiques par nature pour refléter les innovations technologiques, les changements de politique, les leçons tirées et avancées climatologiques. (IMF, World Bank and OECD, 2023, IMF GFSR Chapter 3, 2023).
Dans un contexte où la Côte d'Ivoire subit de forts impacts climatiques, hausse des températures, irrégularités pluviométriques, érosion côtière la taxonomie de transition joue un rôle stratégique. Les effets climatiques touchent directement l’agriculture, les ressources en eau, et les zones côtières, avec des conséquences irréversibles pour des écosystèmes essentiels et les moyens de subsistance de la population vivant en zone littorale. Le dernier rapport national sur le climat montre que l’érosion côtière menace des infrastructures stratégiques, soulignant ainsi l’importance d’une taxonomie qui renforce les pratiques durables dans les domaines les plus exposés. Ce cadre oriente donc les investissements vers des projets climato-compatibles qui réduisent les risques environnementaux tout en stimulant une croissance économique responsable.
Les objectifs principaux de cette taxonomie sont :
1. Établir des standards de durabilité environnementale : En définissant des critères pour classer les activités économiques qui contribuent substantiellement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la taxonomie assure l'alignement des activités ivoiriennes sur les engagements climatiques de l’Accord de Paris.
2. Créer un cadre technique pour orienter les investissements : En proposant des critères d’évaluation et de filtrage des activités économiques, la taxonomie s’assure que ces dernières contribuent effectivement à la transition bas carbone. Les investissements sont ainsi dirigés vers des activités ayant un impact positif et durable sur le climat.
3. Assurer une planification climatique à long terme : La taxonomie fixe des objectifs de réduction d’émissions pour 2030 et des cibles de neutralité carbone pour 2050. En fournissant des repères stratégiques, elle garantit un respect strict du budget carbone national et offre une vision claire pour les décisions à long terme, assurant une cohérence avec les objectifs de décarbonisation.
4. Encourager l’adaptation climatique : La taxonomie inclut des critères favorisant les projets qui renforcent la résilience des communautés et des écosystèmes, intégrant le principe « ne pas nuire » pour limiter les effets négatifs potentiels des projets sur l'environnement et les populations vulnérables.
5. Transparence et Conformité Internationale : Fournir une information claire aux investisseurs sur la durabilité des activités économiques et Faciliter l'accès aux financements climatiques internationaux en alignant la taxonomie sur les normes mondiales.
La Côte d'Ivoire élabore sa propre taxonomie nationale pour orienter les investissements vers des activités économiques soutenant la transition écologique.