La Côte d’Ivoire est un pays dynamique et son économie connait depuis quelques années l’une des croissances les plus rapides au monde. La stabilité politique, une politique fiscale favorable, et les réformes structurelles destinées à
améliorer le climat des affaires et des investissements privés ont conduit à l’augmentation des activités économiques et à une croissance forte du Produit Intérieur Brut (PIB) en moyenne de 8,5% entre 2012-2015 et 7,5% entre 2015 et 2018 (parmi les plus élevés d’Afrique subsaharienne), et 7,2% en 20196.
Sous réserve de la reprise économique mondiale post-pandémique, le Fonds Monétaire International (FMI) estime qu'en raison de l'épidémie du COVID-19, la croissance du PIB devrait ralentir à 2,7% en 2020 et remonter à 8,7% en 2021. L’économie du pays repose principalement sur l’agriculture, qui comprend la sylviculture, l’élevage, la chasse et la pêche. L'économie est basée sur l'agriculture pluviale et dépend fortement du débit fluvial pour la production d'électricité et les pêcheries.
Le secteur contribue pour environ 21,2% du PIB et représente 47% des exportations totales du pays selon les données de la Banque Mondiale collectées en 2019. Elle produit 40% de la production mondiale de cacao, et est l’un des trois principaux producteurs et exportateurs de noix de cajou et un grand exportateur d’huile de palme, de café et d’huile. Le secteur primaire contribue à près d'un cinquième (20%) du PIB et emploie un peu moins de la moitié de la population active du pays (48%). Le secteur privé a repris son élan après une baisse en 2016 et 2017. Le secteur agricole a fortement ralenti, en particulier la production de cacao et de noix de cajou, qui n'a augmenté que de 4% et 7% respectivement en 2018, contre 24% et 9% en 2017. Ces chiffres rappellent la vulnérabilité de ce secteur aux chocs climatiques et termes de l'échange, qui étaient moins favorables en 2018. La croissance a toutefois été robuste dans les secteurs des télécommunications, de l'agro-industrie et de la construction. Par ailleurs, l'investissement des entreprises a été plus important en 2018, sans doute du fait des réformes visant à améliorer le climat des affaires.
Le financement des entreprises en Côte d’Ivoire est essentiellement assuré par les banques avec 90% des actifs financiers. Avec 29 banques au 31 mai 2020 contre 24 banques en 2009 et 16 en 2004, le secteur bancaire est le plus important en taille de la zone de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). La structure du marché bancaire a été modifiée de façon significative avec une intensification de la concurrence. Le taux de bancarisation en Côte d’Ivoire est d’environ 22% (18,9% en 2017) contre 24% en moyenne pour les pays du BRIC, et 94% dans les pays développés. Le taux de crédits à l’économie est de 18% du PIB contre 30% au début des années 1990. Au niveau des financements, les prêts sont concentrés sur les grandes et moyennes entreprises qui représentent entre 60% et 100% du portefeuille de crédits.7 L’accès aux services financiers est porté à un peu plus que 70% en incluant l’usage de la mobile banking et la microfinance. Le secteur de la microfinance contribue à l’accès aux services financiers à travers sa large base de clientèle d’environ 1 million de comptes. 73 institutions agréées dont une quarantaine
fonctionne. Le taux de pénétration de la microfinance est l’un des plus faible de la région, estimé à 5%.
Les secteurs commerciaux ont reçu la part la plus importante, ce qui était la tendance depuis les années 2000 ; les énergies renouvelables ont reçu 58% (337$ milliards) des flux, suivi par le secteur du transport à bas carbone, à 24% (141$ milliards) des flux, puis efficacité énergétique, a 6% (34$ milliards), suivi par aménagement des terres, à 3,6% (21$ milliards). Le reste était destiné au secteur eau et déchets, industrie et infrastructure et gestion des risques de désastres naturelles. A cet égard, les investissements publics s’orientent de plus en plus vers l’efficacité énergétique et le transport durable plutôt que les énergies renouvelables qui deviennent plus un choix d’investissement commercial. Les investissements publics restent aussi dominés par les secteurs de l’eau et le traitement des eaux usées qui captent
43% des financements publics. En termes de répartition entre sources publique et privée, il existe deux principales sources de financement : les budgets publics et les capitaux privés.
A cet égard, différents acteurs sont impliqués dans les décisions qui déterminent d’une part, la manière dont les financements publics sont délivrés et d’autre part la manière dont le capital privé est investi. Il est noté que le secteur privé mène la courbe de finance climatique en termes de volume et d’instruments ; ce dernier a financé autour de 54,6% (316$ milliard) et le secteur public 43,5% (252$ milliards). Les fournisseurs publics de finance climatique sont les gouvernements et budgets du secteur public, les banques multilatérales, les agences bilatérales, les fonds climats. Comme on le constate sur la Figure 4, les sources de finance publique concessionnelle provenant des fonds climatiques tels que la GCF, FA, FIC et FEM représentent un faible pourcentage des fonds disponibles. Ceci devrait être pris en considération dans la préparation des stratégies nationales de finance climatique et de mobilisation de fonds. La majorité de
la finance climatique publique provient des institutions financières internationales (bilatérales et multilatérales) et nationales.
La Côte d’Ivoire s’est donnée un objectif de baisser ses émissions de 30.41% par rapport au scénario de référence. A cet égard, selon les CDN, le pays prévoit
mobiliser entre autres les sources suivantes pour financer les actions d’atténuation et d’adaptation :
Finance privée
La Côte d’Ivoire entend mobiliser des financements privés internationaux ou domestiques (fonds propres et prêts) dans toute la mesure du possible pour le cofinancement d’actions pertinentes de ces CDN, particulièrement les actions pouvant générer une rentabilité financière acceptable pour le secteur privé. A cet effet, la Côte d’Ivoire s’attachera à augmenter le taux de bancarisation, stimuler la formation de l’épargne, et renforcer les marchés financiers et le système bancaire domestiques, ainsi que
l’attractivité de la Côte d’Ivoire pour les investissements étrangers (climat des investissements).
Budget national
La Côte d’Ivoire prendra sa part dans le financement des actions de ces CDN qui relèvent du budget de l’État. Cet effort de l’État peut, soit prendre la forme soit de dépenses budgétaires
directes soit transiter par des fonds spécifiques financés notamment à partir du budget de l’État.
Bailleurs de fonds /Partenaires Techniques et Financiers (PTF)
La Côte d’Ivoire sollicitera l’appui des bailleurs de fonds et des PTF (dons, prêts et assistance technique) pour le financement des actions de ces CDN.
L’accès aux prêts souverains des Institutions Financières de Développement (IFD) sera crucial.
Fonds Vert pour le Climat/Green Climate Fund
La Côte d’Ivoire réfléchit à l’opportunité de mettre en place une entité nationale accréditée au GCF Elle a déjà entrepris son processus de
préparation pour l’opérationnalisation du GCF au niveau national (Readiness Programme).
Marchés du carbone
La Côte d'Ivoire soutient l'inclusion des marchés internationaux du carbone tels que le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) dans un accord post 2020 sur le climat et propose qu’un tel instrument, couplé à un régime de suivi et d’évaluation approprié (Monitoring, Reporting and Verification - MRV), puisse être utilisé pour aider à financer certains investissements dans les infrastructures sobres en carbone et résilientes aux changements climatiques. La Côte d'Ivoire considère que certaines des options de développement sobres en carbone contenues dans ces CDN, ou des actions supplémentaires, pourraient être financées entièrement ou en partie, par des transferts internationaux d’actifs carbone
en prenant en compte des considérations d'intégrité de l'environnement et de transparence.