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Finance Climat Côte d'Ivoire

La feuille de route pour l'accès aux marchés du carbone en Côte d'Ivoire

Élaborée en août 2023 avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette feuille de route propose une stratégie détaillée pour intégrer la Côte d'Ivoire dans les mécanismes financiers climatiques des marchés du carbone. Ce plan vise à renforcer les capacités institutionnelles et à offrir un cadre d'action clair afin de maximiser les bénéfices des marchés du carbone, tout en permettant au pays d’atteindre ses objectifs climatiques.

Contexte et enjeux climatiques

Depuis plusieurs décennies, la Côte d'Ivoire s'engage à promouvoir un développement bas carbone et à renforcer sa résilience face aux changements climatiques. En adhérant à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (1994) et à l'Accord de Paris (2016), le pays a fixé des objectifs ambitieux à travers ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN). En 2015, elle s'est engagée à réduire ses émissions de GES de 28,25 %, un objectif révisé à 30,41 % en 2022 avec l'inclusion du secteur de la foresterie et des terres. Cependant, la réalisation de ces ambitions dépend fortement de l’accès aux marchés du carbone pour mobiliser les financements nécessaires.

Objectifs de la feuille de route

L'objectif principal est d'assurer une participation efficace de la Côte d'Ivoire aux marchés du carbone, tout en facilitant la mobilisation des financements pour la mise en œuvre des CDN. Elle propose un cadre de référence pour les parties prenantes, leur permettant d’identifier les actions prioritaires à mettre en œuvre afin de garantir un accès effectif à ces marchés. Ce cadre vise également à renforcer les synergies entre les initiatives climatiques nationales et internationales.

Diagnostic des besoins

Entre mars et août 2023, un diagnostic des besoins a été réalisé à travers des consultations et des ateliers. Celui-ci a révélé des lacunes importantes en matière de capacités techniques et institutionnelles, notamment dans la compréhension des mécanismes de marchés du carbone, la disponibilité de données actualisées sur les émissions de GES, et l'infrastructure nécessaire pour suivre et comptabiliser les transactions sur ces marchés.

Principales interventions stratégiques

Pour répondre aux lacunes identifiées, la feuille de route propose plusieurs interventions stratégiques à court, moyen et long terme, dont :

  1. Formation et renforcement des capacités : Des ateliers spécialisés seront organisés pour former les décideurs publics, le secteur privé et la société civile sur les marchés du carbone, avec un accent particulier sur la foresterie, l’énergie, et la finance climatique.
  2. Mise à jour des données et informations : La mise à jour des inventaires des émissions de GES est essentielle. La feuille de route prévoit la soumission d’un nouveau rapport d’inventaire national et la formation des parties prenantes à l’utilisation d’outils de suivi tels que le PLANT du PNUD.
  3. Infrastructure et comptabilité carbone : Un registre carbone national et un système automatisé de comptabilisation des transactions carbone seront développés pour assurer la traçabilité et la transparence des transactions de crédits carbone.
Cadre réglementaire et institutionnel

Un des piliers de la feuille de route est la création d’un cadre réglementaire et institutionnel robuste. Elle propose l’élaboration d’une politique nationale sur les marchés du carbone et la mise en place d’une structure institutionnelle multi-sectorielle pour administrer les transactions et coordonner les efforts des différents ministères concernés.

Interventions opérationnelles

Au niveau opérationnel, la feuille de route suggère des actions concrètes, telles que :

  • Participation à des initiatives internationales : Par exemple, la Facilité des Paiements Carbones pour le Développement (CP4D), qui mobilise des investissements privés dans des projets d'atténuation en échange de résultats d’atténuation transférables (ITMO).
  • Appui-conseil technique indépendant : Accompagner le gouvernement dans les décisions complexes liées aux marchés du carbone.
Conclusion et perspectives

Cette feuille de route pour l’accès aux marchés du carbone représente une étape clé dans l'atteinte des objectifs climatiques de la Côte d'Ivoire. En renforçant les capacités, en développant des infrastructures adaptées, et en établissant un cadre réglementaire solide, la Côte d'Ivoire pourra tirer parti des opportunités des marchés du carbone. Cela lui permettra de mobiliser des financements essentiels, tout en favorisant un développement durable et inclusif face aux défis climatiques.

Grâce à cette approche méthodique, la Côte d'Ivoire pourra non seulement respecter ses engagements internationaux, mais aussi devenir un acteur majeur de la finance climatique à l'échelle régionale et mondiale.

Exemple : Initiative de réduction des émissions de GES via le mécanisme REDD+

La Côte d'Ivoire s'engage activement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), principalement causées par la déforestation et la dégradation des forêts, dans le cadre du mécanisme REDD+. Ce mécanisme financier innovant rémunère les acteurs locaux pour les réductions d'émissions vérifiées grâce à des activités de conservation et de gestion durable des forêts.

  • Coût de mise en œuvre : 50 000 000 USD
  • Délai : 2020-2025
  • Nature de financement : Mécanisme de paiement pour services écosystémiques (FCPF)

Utilisation :

  • Soutenir les pratiques agricoles durables dans les zones forestières ;
  • Réduire la déforestation et restaurer les terres dégradées ;
  • Renforcer la gestion durable des forêts à travers des programmes locaux ;
  • Encourager les communautés locales à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement.

Impact :

  • Réduction significative des émissions de GES grâce à la baisse de la déforestation ;
  • Amélioration des moyens de subsistance des populations locales grâce à des paiements basés sur les résultats.

Résultats :

  • Paiements en compensation des services écosystémiques fournis par les communautés locales ;
  • Renforcement des capacités locales pour une meilleure gestion des ressources naturelles et une adoption de pratiques durables.

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