Le changement climatique représente l’un des défis environnementaux, sociaux et économiques les plus urgents et complexes du 21e siècle, nécessitant une réponse concertée à tous les niveaux, allant des instances internationales aux acteurs locaux. En Côte d'Ivoire, ce défi est d'autant plus crucial que le pays, à l’instar de nombreux autres États en développement, est fortement exposé aux impacts du dérèglement climatique, notamment à travers l’intensification des événements météorologiques extrêmes, la perturbation des écosystèmes et la vulnérabilité des secteurs économiques clés tels que l’agriculture.

Pour répondre à ces enjeux, la Côte d'Ivoire s'est engagée dans la mise en œuvre de ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et de son Plan National d’Adaptation (PNA), deux outils stratégiques qui orientent ses actions en matière de lutte contre le changement climatique. Ces engagements nécessitent une mobilisation massive de ressources financières, tant nationales qu'internationales, pour assurer à la fois l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux effets néfastes du climat.C’est dans ce contexte que la création d’une plateforme de finance durable s'inscrit. Cette initiative, renforcée par un arrêté en attendant la signature d’un décret, a pour objectif de coordonner les efforts des parties prenantes (gouvernement, entreprises, société civile et institutions financières) pour faciliter l’accès aux financements internationaux dédiés à l’atténuation et à l’adaptation. En particulier, cette plateforme vise également à renforcer les capacités des acteurs nationaux en matière de finance climatique verte et durable, en étant aussi aligné avec les appuis de certains bailleurs et partenaires internationaux notamment, la Facilité pour la Résilience et Durabilité (FRD).Le rôle central de cette plateforme est également de renforcer les capacités des acteurs locaux, en leur fournissant les outils, connaissances et compétences nécessaires pour exploiter efficacement les instruments de finance climatique verte et durable. En outre, la plateforme permettra une meilleure compréhension des taxonomies vertes, un cadre de classification des activités économiques durables et des mécanismes de reporting climatique, essentiels pour évaluer et gérer les risques climatiques dans le contexte du financement durable.

Ainsi, en renforçant les capacités locales, en facilitant l'accès aux financements climatiques internationaux, et en soutenant l’alignement des acteurs avec les objectifs des CDN et du PNA, cette plateforme jouera un rôle décisif dans la transition de la Côte d'Ivoire vers une économie résiliente et sobre en carbone.Le présent plan de formation et de renforcement des capacités, ancré dans une démarche stratégique, constitue un levier essentiel pour accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de ses engagements climatiques. Il repose sur plusieurs principes clés, qui orienteront son déploiement et assureront son efficacité.

L’objectif principal de ce plan de formation est de doter les acteurs nationaux des compétences essentielles pour exploiter pleinement les instruments de finance climatique verte et durable, les taxonomies vertes, ainsi que les cadres de reporting sur les risques climatiques, dans le but de faciliter l'accès aux financements verts et d'améliorer la résilience climatique de la Côte d'Ivoire. Ce plan s'inscrit dans la stratégie nationale de mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et du Plan National d’Adaptation (PNA), deux piliers centraux de l'engagement climatique du pays.

Pour y parvenir, cinq (5) objectifs spécifiques sont visés :

• Former les participants sur les outils et mécanismes de financement climatique, tels que les fonds verts, les obligations climatiques, et les mécanismes de marché carbone. L’accent sera mis sur l’identification et l’accès aux sources de financement adaptées aux priorités climatiques de la Côte d’Ivoire, en vue de soutenir les projets visant à atteindre les objectifs d'atténuation et d’adaptation définis dans les CDN et le PNA.
• Apporter une connaissance approfondie des taxonomies climatiques, en mettant en lumière les critères internationaux et nationaux pour classer les activités économiques en fonction de leur impact environnemental. Cela permettra aux acteurs nationaux de mieux orienter les flux financiers vers des projets à fort potentiel écologique, conformément aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris, tout en facilitant l'accès aux financements internationaux pour les activités considérées comme durables.
• Former sur les cadres de reporting des risques climatiques, en renforçant la compréhension des normes internationales (telles que celles du Task Force on Climate-related Financial Disclosures : TCFD) et locales en matière de transparence et d’obligations de divulgation. Ce volet du plan vise à améliorer la gestion, l’évaluation et la communication des risques climatiques dans les secteurs public et privé, en alignement avec les objectifs des CDN, et à renforcer la crédibilité du pays auprès des investisseurs internationaux.
• Intégrer la planification écologique et la gestion des risques budgétaires liés au climat dans les pratiques de gouvernance nationale. Cela inclut l'intégration des risques climatiques dans les processus budgétaires et financiers, en lien direct avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et les engagements de l'Accord de Paris. L'objectif est de rendre les politiques publiques plus résilientes aux impacts climatiques et d'assurer une gestion proactive des ressources face à ces risques.
• Promouvoir une collaboration multisectorielle entre les décideurs publics, le secteur privé et la société civile, en facilitant l’utilisation coordonnée des instruments de finance durable. Cette collaboration renforcera l'intégration des enjeux climatiques dans les stratégies de gestion des finances publiques, tout en permettant une réponse collective et efficace aux défis climatiques, en particulier ceux définis dans les CDN et le PNA.

In fine, ce plan de formation ambitionne ainsi de positionner les acteurs nationaux comme des leaders en matière de finance climatique et de leur permettre d’apporter des solutions innovantes aux défis liés au changement climatique, tout en garantissant une mise en œuvre réussie des engagements internationaux pris par la Côte d'Ivoire.

Les principales cibles de ce plan de formation et de renforcement des capacités incluent :

1. Les décideurs politiques, les agents gouvernementaux, et les fonctionnaires des ministères concernés, tels que l'environnement, l'agriculture, l'énergie, les finances et le développement durable ;
2. Les collectivités locales et territoriales ;
3. Les acteurs du secteur privé, notamment les investisseurs, les entreprises, les banques et les assureurs, afin de stimuler les investissements durables, d'atténuer les risques liés au climat et de promouvoir la transition vers une économie verte ;
4. Les organisations de la société civile et les ONG engagées dans les questions environnementales et climatiques, pour sensibiliser et mobiliser les communautés locales dans les processus d'adaptation au climat ;
5. Les institutions académiques et les chercheurs pour renforcer les connaissances, l'innovation et la recherche sur les questions climatiques à travers des programmes de formation et de recherche collaborative.

Tableau 1: Parties prenantes concernées par le plan de formation et de renforcement de capacité

Objectif, contenu et approche pédagogique des modules de formation